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Claude Bernard décrit ici les trois temps de la démarche expérimentale: la formation de l'hypothèse ou idée qui repose sur l'intuition (sentiment) à partir de l'observation du réel, le raisonnement qui consiste à déduire les conséquences de l'hypothèse et la vérification expérimentale.
Ou intuition. Il s'agit de ce que Popper appellera la "logique de la découverte" : trouver la bonne idée ou hypothèse. Il n'y a pas à proprement parler de méthode pour cela.
Au sens de expérimentation. L'expérience permet de contrôler l'hypothèse faite sur la cause du phénomène observé.
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Claude Bernard Méthode expérimentale - Expérience - Epistémologie |
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Introduction à l'étude de la médecine
expérimentale (1865), Flammarion, pp 65-66 |
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Nous avons dit plus haut que la méthode expérimentale s'appuie successivement sur le sentiment, la raison et l'expérience. Le sentiment engendre l'idée ou l'hypothèse expérimentale, c'est-à-dire l'interprétation anticipée des phénomènes de la nature. Toute l'initiative expérimentale est dans l'idée, car c'est elle qui provoque l'expérience. La raison ou le raisonnement ne servent qu'à déduire les conséquences de cette idée et à les soumettre à l'expérience. Une idée anticipée ou une hypothèse est donc le point de départ nécessaire de tout raisonnement expérimental. Sans cela on ne saurait faire aucune investigation ni s'instruire; on ne pourrait qu'entasser des observations stériles. Si l'on expérimentait sans idée préconçue, on irait à l'aventure; mais d'un autre côté, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, si l'on observait avec des idées préconçues, on ferait de mauvaises observations et l'on serait exposé à prendre les conceptions de son esprit pour la réalité. Les idées expérimentales ne sont point innées. Elles ne surgissent point spontanément, il leur faut une occasion ou un excitant extérieur, comme cela a lieu dans toutes les fonctions physiologiques. Pour avoir une première idée des choses, il faut voir ces choses; pour avoir une idée sur un phénomène de la nature, il faut d'abord l'observer. L'esprit de l'homme ne peut concevoir un effet sans cause, de telle sorte que la vue d'un phénomène éveille toujours en lui une idée de causalité. Toute la connaissance humaine se borne à remonter des effets observés à leur cause. À la suite d'une observation, une idée relative à la cause du phénomène observé se présente à l'esprit; puis on introduit cette idée anticipée dans un raisonnement en vertu duquel on fait des expériences pour la contrôler.
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