Accueil | Cours | Programmes | Textes | Site académique |
On oppose souvent dire et faire. Cependant, parler, dans certains cas, c'est la seule façon d'accomplir un acte. Ainsi, promettre, c'est dire "Je promets". Austin appelle "performatifs" ces actes de langage.
En tant qu'actes de langage, ces énoncés sont
contextuels (le contexte dans lequel ils sont accomplis est essentiel).
Leur étude relève donc de l'étude de l'énonciation
(de la parole) et non de la langue seule.
Cliquez sur ce lien pour un rappel de la distinction saussurienne entre langue
et parole.
Austin insiste sur le fait qu'une promesse non tenue ne rend pas fausse la promesse pour bien montrer que l'énoncé "Je te promets..." n'est pas informatif. C'est justement parce qu'une promesse non tenue est tout autant une promesse qu'une promesse tenue, que celui qui est parjure est moralement répréhensible.
Austin veut introduire une nouvelle fonction du langage qui
peut paraître paradoxale : non pas dire quelque chose, mais faire quelque
chose.
Cliquez sur ce lien pour un récapitulatif des fonctions du langage
qui sont toutes des modalités de la fonction de base : la communication.
|
||||||
![]() |
|
John Austin Langage - Performatif |
||||
Aide |
Quand dire, c'est faire (1962), trad. G. Lanne, Seuil, 1970 |
|||||
![]() |
Exemples : Pour ces exemples, il semble clair qu'énoncer la phrase (dans
les circonstances appropriées, évidemment), ce
n'est ni décrire ce qu'il faut bien reconnaître que je suis
en train de faire en parlant ainsi, ni affirmer que je le fais : c'est
le faire. (...) Quand je dis à la mairie ou à l'autel,
etc., "Oui [je le veux]", je ne fais pas le reportage d'un mariage
: je me marie. Dans le cas particulier de la promesse, comme dans celui de beaucoup d'autres performatifs, il convient que la personne qui promet ait une certaine intention (ici, par exemple, celle de tenir sa parole). Il semble même que de tous les éléments concomitants, celui-là soit le plus apte à être ce que décrit ou enregistre effectivement le « Je promets ». De fait, ne parlons-nous pas d'une « fausse » promesse lorsqu'une telle intention est absente ? Parler ainsi ne signifie pourtant pas que l'énonciation « Je promets que... » soit fausse, dans le sens où la personne, affirmant faire, ne ferait pas, ou décrivant, décrirait mal, rapporterait mal. Car elle promet, effectivement : la promesse, ici, n'est même pas nulle et non avenue, bien que donnée de mauvaise foi. Son énonciation est peut-être trompeuse ; elle induira probablement en erreur, et elle est sans nul doute incorrecte. Mais elle n'est pas un mensonge ou une affirmation manquée. Tout au plus pourrait-on trouver une raison de dire qu'elle implique ou introduit un mensonge ou une affirmation manquée (dans la mesure où le déclarant a l'intention de faire quelque chose) ; mais c'est là une tout autre question. De plus, nous ne parlons pas d'un faux pari ou d'un faux baptême ; et que nous parlions, de fait, d'une fausse promesse, ne nous compromet pas plus que de parler d'un faux mouvement.
|
|||||
|