Accueil | Cours | Programmes | Textes | Site académique |
Kardiner distingue les "institutions primaires" qui sont les règles de base auxquelles les enfants sont soumis (portant sur l'alimentation, la famille et la sexualité) des "institutions secondaires" (la religion, l'art ...) qui sont la conséquence de l'effet de ces institutions de base sur les individus du groupe.
Les institutions sont donc ce qui permet de définir la culture d'une société.
Placer la souris sur le texte en gris pour faire apparaître une note en marge. Cliquer sur le texte en gris pour accéder à un autre texte.
|
||||||
![]() |
Abraham Culture - Société - Institutions |
|||||
Aide |
L'individu dans la société, Paris, Gallimard, 1969, trad. T. Prigent, pp. 78-80 |
|||||
On peut subdiviser la culture en de très nombreuses unités où s'inscrivent toutes les activités physiques et toutes les attitudes mentales possibles telles que les coutumes, les croyances, les pratiques, les règles qui gouvernent toutes les espèces de relations humaines, les disciplines, etc. On pourrait en établir une liste interminable. Pour éviter de perdre du temps, il est bon de créer un concept qu'on puisse utiliser comme terme général. Celui qui convient le mieux à notre propos est le mot institution. Ce concept doit être utilisé comme terme général. ( ) Une institution peut par conséquent être définie comme tout mode établi de pensée ou de comportement observé par un groupe d'individus (c'est-à-dire une société) qui peut être communiqué, qui est reconnu par tous et dont la transgression ou la dérivation crée un certain trouble chez l'individu ou dans le groupe. Quand nous remarquons une certaine uniformité de comportement dans un groupe, nous pouvons parler de comportement institutionnalisé. C'est grâce aux institutions qu'il existe une continuité sociale, et c'est elles qui sont les instruments effectifs de l'équilibre social. C'est en raison de la régularité de ses institutions qu'une culture acquiert sa forme propre et ses traits spécifiques. C'est ainsi que dans presque toutes les cultures, on fait face avec une certaine uniformité à la nécessité de prendre l'enfant humain en charge pendant une période prolongée. Le bébé est nourri et soigné par sa mère ; mais la durée de ces soins varie. L'enfant doit être transporté, mais il n'existe aucune uniformité dans la manière dont on s'y prend pour le faire ; certains attachent l'enfant à une planche servant de berceau ; d'autres le portent sur leurs épaules dans une sorte de récipient dont la forme varie. C'est ainsi également que la manière d'élever lés enfants diffère considérablement. De même, la nécessité pour le mâle et la femelle de rester près l'un de l'autre est à l'origine d'une institution qui est universelle - le mariage -, mais la réglementation concernant les personnes qu'il est interdit d'épouser n'est pas identique dans les différentes cultures. Plus diverses encore sont les institutions concernant les relations sexuelles en général. Après avoir recueilli, décrit et catalogué toutes ses institutions nous possédons la description d'une culture. Sur ce point nous jugeons très utile la distinction de Linton entre la société et la culture : une société est un rassemblement permanent d'êtres humains, les institutions selon lesquelles ils vivent ensemble forment leur culture.
|
||||||
|